Un conteur méditerranéen

Quelle inspiration le creuse et aussitôt l’emplit sinon celle de la parole.
Il se trouve des chemins où les pieds dérapent, où les doigts accrochent, où le souffle accentue et pousse le mince filet vers le ruisseau puis la rivière vers le fleuve vers l’estuaire ouvert à la mer… mer méditerranée terre arpentée année après année où le sillon tracé accueille la graine ensemée qui éclot s’encheville grimpe et de poitrine en gosier délivre le mot et le mot et le mot.
Cela est organique, c’est du corps mais cela est de l’esprit et de la langue, d’un territoire mille plateaux de langues, baisers mêlés que Jean-Michel Hernandez conte. Écoutez les bruisser, laissez vous épouser…

Jean Pierre Auger

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Le conteur casse le quatrième mur qui existe au théâtre

Un article consacré à Jean-Michel Hernandez sur brivemag.fr

En divers lieux de la ville, Jean-Michel Hernandez essaime depuis hier et jusqu’à vendredi des contes qu’il compose ou adapte. Hier à la maternelle Henri Sautet puis à d’Arsonval, tout à l’heure à 15h au centre Jacques Cartier (tout public, dès 6 ans) et jeudi 27 et vendredi 28 à 20h30 au théâtre de la Grange (pour les enfants, dès 12 ans, mais aussi les grands). Laissez-vous emporter dans son monde enchanté. Un voyage au pays d’intemporelles merveilles. Infos : les Treize arches, 05.55.24.11.13.

Quel voyage! C’est dans la salle de conférence du lycée d’Arsonval, face aux CM1 et CM2 de l’école Marie Curie et à deux classes de 6e de Jean Moulin et de Cabanis que Jean-Michel Hernandez a soufflé son conte de princesse enchanté hier après-midi. D’aventures en aventures, le prince Joan, victime de la malédiction d’une sorcière, traverse le monde en quête de “l’amour des trois oranges”. Avec son lots de péripéties, de rencontres et d’épreuves, ce conte trimballe avec lui toute l’armada traditionnelle du conte que Jean-Michel Hernandez sait métamorphoser en moments uniques de connivence.

Et quand il s’agit de partage et de connivence, Jean-Michel Hernandez, comédien de formation et tombé dans la marmite des contes il y a plus de 20 ans, en connaît un rayon. Depuis toutes ces années qu’il raconte, quête et invente des contes, il maîtrise son affaire. En bon maître du tempo, il sait ménager sa monture, la surprise, les petites frayeurs et les grands soulagements. Mais surtout, son truc à lui, c’est de miser sur la connivence et le partage. ” Ce qu’il y a de bien avec le conte, c’est qu’on casse le quatrième mur qu’il y a au théâtre“, confie l’artiste à l’issue de la représentation. Dans sa conception de la narration, il n’y a pas de place pour la distanciation.

Jean-Michel Hernandez vit son conte au rythme de la respiration de son public. Un souffle qui lui dicte ses accélérations et ses improvisations. “Il existe par le monde beaucoup de versions de L’amour des trois oranges. Adapté d’une version occitane d’André Lagarde, je l’ai transposé sur un mode hispanique”, par touches, par paroles, directement traduites, pour donner un goût d’ailleurs, sur fond d’humour bien sûr. La gestuelle et le mime ne sont pas pour rien dans les éclats de rires qui fleurissent dans la salle et qui font se succéder, à travers le corps énergique et animé du conteur, l’énorme ours tout pataud et la fluette demoiselle.

Le conte, vraisemblablement une des plus vieilles formes d’expressions de l’histoire de l’humanité semble, dans la gestuelle et les mots de Jean-Michel Hernandez, tout d’un coup très jeune. Magie de ces récits immémoriaux et intemporels qui défient le temps et plait à tous les âges. Jeudi et vendredi à 20h30, à la Grange, Le Premier venu, un conte qu’il a inventé, s’adresse aux enfants dès 12 ans mais surtout aux grands enfants. Il n’y a pas d’âge pour se laisser conter des histoires, surtout celles de Jean-Michel Hernandez. Vous verrez !

© Jennifer Bressan – photos Diarmid Courrèges – brivemag.fr

La compagnie

Le Chergui Théâtre est installé depuis 2000 à FIAC
Jean-Michel Hernandez y a donné 2 représentations (janvier et décembre 2001) avec « Les Contes du Chemin » puis « Le Miroir Magique »

La compagnie réhabilite un lieu de travail (répétition, stage, résidence…), au lieu dit « En Amic », un peu en dehors du village. Le toit est maintenant refait, une chape de béton a été tirée, une ligne électrique (380V) installée, l’espace scénique est construit, les projecteurs accrochés. Peu à peu l’outil s’affine. Il reste à installer des sanitaires.
Ce lieu pourra ainsi vivre en relation avec les partenariats.
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